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ÉQUIPÉE HORIZONTALELes Abords, Brest, 2020

Anaïs Dunn est en Islande, au milieu d’une lagune glaciaire. Elle filme les entrailles d’un iceberg. Sous la belle couleur bleutée, le non-vu, l’érosion accélérée, le battement inégal d’un cœur en désagrégation. Cette maladie est transposée dans ses grandes figures couvertes de rouille. Transposée et transcendée : il y a du beau dans cette figuration géométrique qu’Anaïs Dunn nous restitue inlassablement de la nature, dans ces polyèdres originaires qui résistent tant bien que mal aux pratiques humaines ; dans le tremblement étouffé de la roche tapissée de carburant (Tension), dans les filets aériens qui traduisent la composition première d’un brouillard givrant [Sculpture atmosphérique]. L’opacité et la décomposition sont transfigurées dans ce travail [et] donnent la réplique à ce vide, aux lignes fragiles et maitrisées [...]. Ce dialogue figure une harmonie sur la base des parfaits complémentaires. Rendre la nature à sa géométrie élémentaire. [...]

Anaïs Dunn is in Iceland, in the middle of a glacial lagoon. She films the bowels of an iceberg. Beneath the beautiful bluish color, the unseen, accelerated erosion, the uneven beating of a disintegrating heart. This disease is transposed in its large figures covered with rust. Transposed and transcended: there is beauty in this geometric figuration that Anaïs Dunn tirelessly restores to us from nature, in these original polyhedra which somehow resist human practices; in the muffled tremor of the rock covered with fuel (Tension), in the aerial streaks which translate the primary composition of a freezing fog [Atmospheric Sculpture]. Opacity and decomposition are transfigured in this work [and] give a response to this void, with fragile and mastered lines [...]. This dialogue represents a harmony on the basis of the perfect complements. Return nature to its elementary geometry. [...]

Fátima Rodríguez, écrivaine, traductrice et maître de conférence à l’Université Bretagne Occidentale, Brest

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